Le Zoladex contre l’endométriose, ami ou ennemi ?

Le Zoladex et moi, c’est bientôt fini . Dans quelques jours, j’arriverai à la fin de ce traitement. Il est temps de vous donner de mes nouvelles !

Le Zoladex est souvent proposé en traitement ponctuel contre l’endométriose pour mettre les ovaires au repos et stopper toute activité qui pourrait provoquer une douleur.

Un traitement assez dégueulasse

Je ne sais pas comment le dire autrement mais je ne vais pas vous le cacher : le traitement au Zoladex, c’est gore ! Ok, ok, je suis une hyper sensible.

Le Zoladex est un traitement hormonal. Il faut une injection à 28jours pile d’intervalle. La première injection, j’ai eu l’intelligence de ne pas regarder l’aiguille. Je l’ai sentie passer, certes. J’ai eu un bleu autour de la piqûre les jours suivants.

Après mon premier post Instagram à ce sujet, où j’ai ajouté le hashtag Zoladex, j’ai fait la bêtise de cliquer dessus.

L’injection de Zoladex a tout d’un implant plutôt qu’une injection de produit.

L’art et la manière de l’injecter

De la même manière, si à la première injection, mon médecin était accompagné d’une assistante et était hyper posé pour lui montrer les gestes, à la deuxième, il était seul et expéditif. Résultat, je savais non seulement quelle aiguille allait me perforer le gras du bide, et le tout, avant d’avoir eu le temps de dire ouf.

Il m’a expliqué que si j’avais mal c’est parce que j’étais trop tendue.

Mais non, je suis pas tendue. 😭

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J’ai pris quelques instants pour reprendre mes esprits avant de me relever. Mon médecin en a profité pour passer un coup de fil. En bon gynéco, ça parlait de tout ce que je déteste : ventouse, césarienne, épisiotomie… j’ai demandé pour sortir plutôt que rester au -2 enfermée dans un petit cabinet à entendre déblatérer l’intégrale des termes médicaux qui me foutent la gerbe. Pas de bol : je devais encore passer au guichet prendre mon attestation de mutuelle. Ces quelques secondes debout ont suffi à me faire voir 36 chandelles.

Je me souviens avoir été m’asseoir. Avoir eu le réflexe d’enlever mes lunettes (les priorités 🤷), puis PAF, parterre. Je m’étais évanouie.

Au réveil, toute la salle d’attente était en agitation au-dessus de ma tête. Un médecin qui passait par là a décidé qu’il était quand même bon de m’emmener aux urgences. Mon médecin, lui, faisait sa consultation suivante sans savoir ce qu’il se passait. ^^’

Le doc des urgences a conclu qu’étais épuisée : je venais de déménager, j’avais 36 dossiers en cours à gérer aussi stressants les uns que les autres, et j’étais au bout du rouleau.

Ca + les effets secondaires du Zoladex, j’avais besoin de repos.

Parlons-en, des effets secondaires du Zoladex

Les effets secondaires très fréquents (plus de 10 % des patientes) : bouffées de chaleur d’intensité variable selon les personnes, baisse de la libido, acné, chute de cheveux, transpiration excessive, sècheresse vaginale, augmentation du volume des seins.

Fréquents (1 à 10 % des patientes) : changement d’humeur, dépression, fourmillement des extrémités, éruption cutanée, douleur articulaire, variation de la pression artérielle.

Rares ou très rares : réaction allergique, tumeur de l’hypophyse.

Fréquence indéterminée : troubles du rythme cardiaque.

Pour ma part, j’ai la plupart des très fréquents. La peau est grasse, l’humeur dégueulasse. 😭 Mon coeur s’emballe sans raison. Je ne sais pas rester debout sans me sentir mal.
Le plus surprenant est de ressentir des douleurs aux os. J’ai l’impression qu’on m’a gratté le péroné, les chevilles avec une râpe à fromage.

Si le premier mois je trouvais que ça allait, à la fin du troisième, je sens que ça augmente et j’en peux plus.

Par chance, mon traitement ne dure « que » 3 mois. C’est le cas la plupart du temps avec l’endométriose, on le propose après l’opération. Dans le cas du cancer, les injections durent 5 ans. Autant dire que je m’estime heureuse !

Le 10 décembre, les effets du Zoladex devraient se dissiper pour moi, pour laisser place à… ceux de la pilule.

Pas le choix, avec l’endométriose, il faut limiter un maximum d’activité de l’endomètre (si on peut dire ça comme ça). Je vais donc passer sous pilule pendant un an, puis aviser.

Esclave des hormones

Le pire de toute cette expérience, c’est de réaliser à quel point un traitement uniquement hormonal peut nous ruiner la vie. Si j’aimerais éviter de vivre sous hormones, je ne me souviens plus à quoi ressemble la vie sans. Dans le cas de l’endométriose, c’est un mal pour un bien. Et sans vivre l’un ou l’autre, on ne peut pas comparer.

Si c’était à refaire ?

Je ne le referais pas. Je ne vous dis pas de ne pas le faire si votre médecin vous en parle, car je ne peux pas comparer la vie sans et la vie avec. Mais les désagrément ont été énormes.

Je me suis sentie mal, j’ai eu mal partout, pas autant que lors de mes grosses crises, mais pour moi ça rentre clairement dans le domaine des douleurs chroniques dont je me passerais.

J’ai eu une migraine si forte que j’ai du aller chez le médecin.

Ce qui ne semble pas évident à concevoir avec la maladie, c’est que la douleur épuise. La douleur rend irritable. La douleur donne envie de crever. On n’a plus aucune rationnalité dans la gestion des petits et gros problèmes de la vie quotidienne.

J’ai été handicapée au travail. Outre les douleurs aux os, les bouffées de chaleur (qui s’approchent plus du malaise que du « oh qui a mis le chauffage trop fort ? », pour info), je n’arrivais pas à rester debout sans que mon coeur s’emballe… c’est compliqué, surtout quand on devient prof. 🤦‍♀️

Je ne me suis pas facilité la vie en acceptant de nouveaux challenges professionnels au même moment. Je suis d’autant plus fière d’avoir réussi à les accomplir.

Le hasard du calendrier a fait que nous avons déménagé et que j’ai fait l’achat le plus important de ma vie. J’ai du faire des choix rapides et importants en peu de temps. La pression a été énorme.

Je ne peux donc pas dire que tout est la faute du Zoladex, mais j’aurais peut-être été plus tranquille sans. Ce traitement aurait du m’offrir 3 mois de répit sans douleur pelviennes mais m’a offert d’autres suprises.

Et maintenant ?

Je ne verrai pas mon médecin avant un an. Selon lui, je devrais être tranquille d’ici-là. Je vous raconterai !

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